À propos

La Philharmonie offre aujourd’hui environ 1 800 propositions d’éveil musical par saison, sept jours sur sept, à destination des enfants de 3 mois à 7 ans révolus, fédérant pour se faire une équipe d’une quarantaine d’artistes et de musiciens intervenants. Ateliers thématiques, cycles de séances hebdomadaires et ateliers-concerts en famille traduisent la volonté de l’institution d’un éveil musical pensé sur mesure, adaptée à tous les âges et à toutes les sensibilités.

Dans ces formats imaginatifs inspirés par une confiance assurée en la nature musicale de l’enfant dès son plus jeune âge, la Philharmonie s’investit pleinement – tout en contribuant ainsi aux politiques nationales – pour que les jeunes deviennent familiers de la musique et développent de nombreuses capacités : écouter et échanger, prendre la parole et la redistribuer, exprimer et chercher, être attentifs et présents, dotés d’une conscience d’eux-mêmes et des autres. En effet, l’éveil musical est beaucoup plus que l’apprentissage de la technique musicale. Il nourrit l’édification de l’enfant de façon globale, en favorisant l’expression, la créativité, l’intelligence émotionnelle et l’intelligence relationnelle, l’équilibre psychocorporel…

En 2019, le Ministère de la Culture a placé la construction du lien du jeune enfant à ses parents parmi ses priorités. En témoigne le rapport Une stratégie nationale pour la Santé Culturelle de Sophie Marinopoulos qui introduit le concept de « santé culturelle » pour indiquer les bienfaits des liens interpersonnels, et relève un nouveau défi sanitaire, la lutte contre la « malnutrition culturelle » dont les enfants seraient victimes. Symptômes de cette malnutrition : l’appauvrissement du langage, la perte d’estime en soi, une baisse de la résistance à la frustration, l’excitabilité relationnelle, une détresse émotionnelle …

Les acteurs de terrain interrogés par Sophie Marinopoulos, auteur du rapport, artistes, associations artistiques et culturelles, responsables ministériels, départementaux, municipaux, chercheurs, spécialistes de la petite enfance, soutiennent la nécessité de faire reconnaître l’enfant comme un spectateur exigeant de la « nourriture culturelle », tout en positionnant la culture comme levier social et axe d’intégration. Le développement d’actions d’éveil culturel et artistique (ECA) dans les liens aux parents (LEP) serait un vecteur d’apaisement personnel et de pacification sociale pour les tout-petits mais également pour leurs accompagnateurs.

Le rapport fait aussi valoir que les expressions sensorielles, émotionnelles, gestuelles, corporelles, langagières du petit enfant, s’apparentent à des expressions artistiques à part entière, porteuses de sens et soutenant la part vivante du sujet. Afin de lutter contre la « monoculture de l’écran » qui entrave la construction du lien parent-enfant, une politique culturelle consciente du rôle de l’éveil, s’impose au niveau national. Parmi les objectifs de cette stratégie d’envergure : la reconnaissance des tout-petits comme interlocuteurs à part entière dotés d’une appétence culturelle ; la pérennisation d’actions d’éveil culturel et artistique en lien avec les parents ; le renforcement de l’ECA-LEP comme moyen de lutte contre les exclusions et discriminations.

L’ECA-LEP peut jouer un rôle fondateur dans tous les contextes sociaux de précarisation en rompant l’isolement, en favorisant le lien social, en nourrissant les échanges au niveau du lien parental, en construisant une continuité d’attention collective entre la santé, le social et le familial.

Enfin, ces actions d’éveil culturel et artistiques nourrissent autant l’enfant que l’adulte :

Un parent, pour grandir, a besoin d’être accueilli dans une humanité baignée de culture. L’ECA-LEP soutient le parent dans ses expériences émotionnelles pour leur donner du sens et lui permettre d’en faire un bagage psychique… l’ECA-LEP prend soin de la part infantile blessée du parent en vue de la restaurer et de prévenir le risque de maltraitance.

Dans la continuité de ce rapport, le Ministère des Solidarités et de la Santé en 2020 formule des propositions ambitieuses pour accompagner la croissance de l’enfant dans Les 1 000 premiers jours, avec des réponses individualisées, adaptées aux fragilités et spécificités de l’enfant et des parents. Les 1 000 premiers jours étant une période sensible et déterminante pour le développement tant physique et psychique de l’enfant, il est donc indispensable de structurer un discours de santé publique cohérent autour des besoins des enfants et des interrogatifs des parents.

Afin d’accompagner les collectivités territoriales dans la mise en œuvre d’actions constructives pour le développement des tout-petits et le bien-être des familles, le label « 1000 premiers jours » est décerné aux acteurs de terrain qui suivent les recommandations nationales du rapport homonyme de Boris Cyrulnik.

La Philharmonie, lauréate de ce label depuis sa création en 2021, inscrit des ateliers, cycles, parcours d’éveil dans son projet éducatif, et le Département Education consacre 48% de son activité aux enfants de 3 mois à 7 ans.