Enfants scolarisés
L’accueil des scolaires dans les ateliers d’éveil musical se déroule principalement dans les espaces éducatifs de la Philharmonie, parfois dans les écoles dans la mesure de leur localisation en région parisienne. Il concerne les enfants scolarisés de la petite section (PS) de maternelle jusqu’à la première année de cours élémentaire (CE1).
Les enfants découvrent les instruments de différentes régions du monde et leur voix, se familiarisent avec les notions essentielles que sont le geste musical, l’expressivité, l’écoute, la création et la pratique collective, soit par une pédagogie générale, soit par une pédagogie thématisée.
Pédagogie générale
De formats allant de la séance ponctuelle au cycle de 10 séances, l’enseignant est impliqué dans l’activité avec sa classe et, selon la durée plus ou moins longue de sa venue à la Philharmonie, il peut être soutenu dans la construction de ses propres séances futures avec ses élèves. L’atelier peut en effet fournir des pistes pour prolonger les activités musicales à l’école, dans la classe, en proposant une ouverture à l’expérimentation faite au sein de l’atelier et une ouverture aux traditions musicales, aux mondes sonores, etc.
Dans le cadre du cycle de dix séances, les enseignants peuvent relier l’activité à leur projet pédagogique pour en renforcer la valeur éducative et permettre un travail approfondi de l’expression musicale collective et de la créativité individuelle.
Sensibiliser les classes à la richesse des formes, des timbres et des modes de jeu des différentes traditions musicales, accompagner en collectif les premières expérimentations dans la découverte des différentes familles d’instruments dans le monde, leur histoire, leurs modes de jeu, leur sonorité, le geste musical et sur les fondamentaux du jeu : voici quelques versants pédagogiques des propositions d’éveil musical à destination des enfants dans leur classe.
Troubles et handicaps
Les séances ponctuelles et les cycles d’ateliers proposés aux élèves d’établissements scolaires sont conçus pour être accessibles aux enfants d’instituts médico-éducatifs ou de structures spécialisées. L’accueil sera d’autant plus optimal qu’il aura été précédé d’échanges avec l’institution, qui dispose d’un large réseau de référents handicap.
Pédagogie thématisée
Plusieurs parcours d’éducation artistique et culturelle sont proposés aux classes de la PS au CE1. Les thématiques de ces cycles abordent le mythe, les éléments naturels mais aussi l’environnement d’un compositeur, une œuvre, une tradition ou encore un domaine musical spécifique.
Le plus grand soin est apporté à la réflexion du parc instrumental et de la scénographie de chacun des ateliers, afin d’immerger dans la thématique les enfants et les enseignants dès leur entrée dans la salle d’activité. Des instruments peuvent être acquis spécialement pour la proposition pédagogique, comme un Didjeridoo traditionnel, et même fabriqués, tel qu’un monocorde grec.
Cycle thématisé d’ateliers scolaires
Ivan, la princesse et l’oiseau de feu
Transcription
On s’adresse à des classes qui vont de la petite section jusqu’au CE1. Et ce qu’on voit avec Ivan, la princesse et l’oiseau de feu, c’est un parcours d’éducation artistique et culturelle, un cycle thématisé, pouvoir permettre de découvrir un thème par le biais de la musique, de la pratique en instrumental sonore.
Moi je me présente, je m’appelle Frédéric. Et vous allez travailler avec moi pendant 4 ateliers. Vous allez venir 4 fois avec moi et le 5ème atelier, vous ne me ferez pas d’instrument mais vous verrez un spectacle rien que pour vous. D’accord ? Pour les enfants, vous avez vu, on a beaucoup d’instruments dans la salle. Alors on ne les utilisera pas tous, mais on va en utiliser pas mal quand même. Je vais vous demander de ne jamais quitter le tapis gris. On ne sort pas du tapis. C’est notre limite. Vous n’aurez pas besoin de lever la main. Et même si vous levez la main, je ne vais pas vous regarder. C’est toujours moi qui vais venir vous donner les instruments. Pendant le reste du temps, je ne vais pas parler du tout. Mais pas du tout. Je ne vais rien dire. Même vous. Parce que ce qui est le plus important, c’est de se regarder et de s’écouter pour jouer ensemble.
Depuis au moins 9 ou 10 ans, la ville de Clichy-sous-Bois collabore avec la Philharmonie. Et donc chaque année, j’ai une proposition d’atelier. Après, moi j’en sélectionne un, des fois deux, parce que je suis un petit peu gourmande pour les Clichois. Et puis à partir de là, c’est moi qui vais vers les écoles. Je leur propose le projet. J’informe Agathe pour lui dire quel niveau, quelle classe, le nombre d’enfants. Et c’est parti. On n’est pas dans une volonté d’apprendre un instrument. On ne va pas reproduire des rythmes. On reste dans la pédagogie de l’éveil musical, qui est une pédagogie d’expérimentation, de création. Notre objectif, c’est de pouvoir aussi faire vivre un collectif.
C’est très intéressant. de traduire en musique, en mouvement. Parce que quand on lit un conte, l’instit. lit le conte et les enfants écoutent. Souvent, on leur demande de se taire. Justement, il faut qu’ils participent avec les instruments, les mouvements.
C’est un plus pour les enfants et pour les enseignants. Ce sont des activités que ma collègue et moi, on reprendra en classe l’année prochaine. Ça a ouvert des portes aux enfants, je pense aussi. Parce que eux, maintenant, ils vont être sensibilisés. Nous, on peut en parler aux maîtresses de CP de l’année prochaine pour leur dire, voilà, ils ont des connaissances. Ce serait peut-être intéressant de continuer avec eux sur ce thème.
Notre travail pédagogique, c’est aussi regarder chaque enfant en l’incitant à corriger ou à modifier peut-être sa posture pour qu’il soit plus heureux du son qu’il va produire, qu’il ne se décourage pas s’il a du mal avec la trompette. C’est donc prêter attention aussi à chacun d’entre eux. Il s’agit que chacun soit suffisamment en confiance pour aussi jouer devant les enseignants, devant ses camarades.
J’ai énormément apprécié le fait que l’enfant participait avec tout son corps. Une découverte totale du début jusqu’à la fin, de leurs possibilités, de leurs capacités, avec le souffle, avec ce qu’on pouvait taper, tous les gestes et vraiment, il y a eu une participation totale du corps.
Il était important dans le cadre d’Ivan et l’oiseau de feu d’avoir la présence d’éléments traditionnels des corps. On a les matrioshkas, on a aussi les lojkis qui sont ces cuillères en bois vernissées traditionnelles. Nous avons aussi la présence d’un arbre multicolore. La deuxième fois, je vous ai montré quelque chose qui se trouve derrière vous. C’est quoi derrière là-bas ? Un arbre. Exactement. Et les boules, elles peuvent représenter quoi ? Des pommes. Bravo. Et vous avez vu, les pommes, elles brillent. Eh bien, nous, c’est ce qu’on a vu. On a vu notre pomme, notre pommier avec des pommes en or. Et comme les pommes en or, elles brillent, c’est pour ça que je vous ai fait jouer les enfants des sons qui résonnent, comme quelque chose qui brille, comme le soleil qui brille.
Venir ici, c’est comme si on allait en vacances. On prend un car, on part à 8h, on arrive ici 9h30. Quand on leur dit, on va à la Philharmonie, c’est Paris, sortir un peu de notre école, voir un bâtiment qui a quand même une architecture qui n’est pas commune. C’était nouveau pour eux et je crois qu’ils ont vraiment apprécié ça. Au niveau des repères dans le temps, le jeudi, c’est devenu le jour de la Philharmonie. On comptait les jours, on repérait sur le calendrier. Pour eux, c’était important, rater la Philharmonie. Moi, j’ai un élève, il est arrivé en retard une fois. Le jeudi suivant, sa maman m’a dit qu’il m’a réveillée à 6h du matin pour être à l’heure. C’était le jour de la semaine.
Vous faites un très, très beau travail avec les maîtresses sur l’écoute et ça se voit, ça s’entend. Je suis très, très touché par tout ce que vous nous avez proposé aujourd’hui. Vous avez une belle sensibilité, une belle curiosité et des beaux sourires. Donc, bravo à tous les enfants. La semaine prochaine, vous allez vivre un autre moment. Vous allez être dans une autre salle. Vous allez vivre une autre expérience, une interaction qui va être différente. Donc, je vous souhaite un bon moment musical et peut-être qu’on se recroisera un jour. Et voilà.
Pour l’équipe des musiciens intervenants et pour moi, c’est toujours une très grande émotion de voir le chemin parcouru par les enfants entre la première semaine et puis souvent cette cinquième semaine au moment où on va cesser de se voir de façon hebdomadaire. On vit des choses ensemble et l’un aussi des objectifs de l’éveil musical, c’est de créer cette mémoire sonore commune. Et là, on a l’opportunité de pouvoir la créer avec les enfants sur leur temps scolaire, avec leurs enseignants, les parents accompagnateurs, le cas échéant. Et c’est toujours très important pour nous d’être dans cette transmission-là.